NVIDIA, AMD, Intel et Qualcomm modèrent la baisse de leurs cours boursiers

Ces derniers jours, les géants américains des semi-conducteurs comme NVIDIA, AMD, Intel et Qualcomm ont connu des baisses modérées du cours de leurs actions. Bien que ces mouvements puissent être liés à des tendances technologiques plus larges, des forces plus profondes telles que les tensions géopolitiques, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement et les nouvelles mesures réglementaires jouent un rôle important.

L’un des facteurs les plus importants à l’origine des récentes fluctuations des prix est le projet de l’administration Biden de restreindre les exportations de technologies avancées d’IA et de semi-conducteurs. En ciblant les ventes vers des pays spécifiques, notamment la Chine, ces mesures visent à limiter l'accès aux avancées américaines en matière de calcul haute performance et de puces d'intelligence artificielle. Pour des entreprises comme NVIDIA et AMD, il s'agit de bien plus qu'une décision politique : il s'agit d'un coup direct porté à leurs sources de revenus, car la Chine constitue une part importante de leur marché. Les estimations suggèrent que plus de 20 à 25 % des revenus de NVIDIA, par exemple, proviennent d'acheteurs chinois, notamment de grandes entreprises technologiques comme Tencent, Alibaba et Baidu.

La Chine représente environ 60 % de la demande mondiale de semi-conducteurs, ce qui en fait un marché vital pour les entreprises américaines. La perte de l’accès à ce marché menace non seulement les flux de revenus immédiats, mais risque également d’accélérer l’innovation nationale en Chine, ce qui pourrait accroître la concurrence dans les secteurs de l’IA et du calcul haute performance.

Le moment choisi pour mettre en place ces restrictions ne pouvait être plus critique. Dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, ces contrôles à l’exportation sont présentés comme une mesure visant à préserver la sécurité nationale et à empêcher que des technologies avancées soient utilisées de manière contraire aux intérêts américains. Il y a cependant des conséquences.

• Les restrictions limitent les ventes directes de puces de pointe comme les modèles A100 et H100 de NVIDIA, tous deux essentiels pour l'IA et le traitement des données.
• Les entreprises chinoises pourraient accroître leurs investissements dans des alternatives locales ou se tourner vers des fournisseurs de régions moins touchées par les politiques américaines, comme le sud-coréen Samsung ou le taïwanais TSMC.
• Le manque de clarté entourant les détails de la politique conduit à des replis prudents des actions du secteur des semi-conducteurs.

La chaîne d'approvisionnement mondiale des semi-conducteurs est confrontée à des défis considérables. Des problèmes majeurs tels que les sécheresses à Taiwan, la pénurie de talents et la hausse des coûts des infrastructures entraînent des retards dans la fabrication et augmentent les dépenses opérationnelles, ce qui exerce une pression sur les marges bénéficiaires.

La Malaisie, quant à elle, prévoit de produire des GPU et des puces au cours de la prochaine décennie. Parallèlement, les investissements dans de nouvelles installations de fabrication, avec 18 projets majeurs prévus en 2025, montrent la volonté du secteur de répondre de front à la demande croissante.

Bien que les restrictions à l’exportation imposées par l’administration Biden visent à protéger les intérêts nationaux, leurs répercussions sur l’industrie sont importantes.